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Maisons & Bois International
N°51 (Février Mars 2003)

Depuis la loi d’orientation forestière de juillet 2001, un article stipule que "Le bénéfice du régime de l’appellation d’origine contrôlée est étendu aux produits forestiers".

Pour l’Institut National des Appellations d’Origine :

"La mention AOC identifie un produit qui tire son authenticité et sa typicité de son origine géographique. Elle garantit un lien intime entre produit et terroir, exclut les excès de productivisme, et rejoint les préoccupations de valorisation des ressources, de respect de l’environnement et de développement économique durable."

Autant de points qui ont trouvé écho auprès de la filière bois du massif de la Chartreuse qui, la première, entame une démarche de classement AOC pour ses forêts de résineux et leurs transformations locales.

Le parcours sera long avant l’obtention de la prestigieuse mention, car il passe par une étude de caractérisation des bois et induit une traçabilité depuis la forêt jusqu’au produit fini.

Néanmoins, tous les partenaires de ce projet -propriétaires forestiers, scieurs, artisans, élus, Office National des Forêts et groupements professionnels- avancent avec détermination, conscients des enjeux tant économiques qu’en terme d’emplois en montagne qui peuvent se concrétiser avec un tel classement. La valorisation des "bois de pays" prend plus d’acuité encore au regard des actions de lobbying menées par les grands pays forestiers. Ainsi, un groupement d’industriels du bois norvégiens, finlandais et suédois (le Nordic Timber Council) est en passe de signer une convention avec le Comité National pour le Développement du Bois afin de financer certaines actions de cet organisme de promotion français. La logique du Nordic Timber Council, déjà mise en oeuvre avec succès dans quelques pays européens, consiste à instituer de nouveaux standards de fabrication pour la maison à ossature bois, notamment par l’emploi de leurs résineux en 45 mm d’épaisseur, avec un entre-axe de 0,40 m entre les montants d’ossature quand, en France, le 36 ou le 38 mm avec un entre-axe de 50 cm sont plus couramment employés.

Il convient de rappeler qu’après la tempête de décembre 1999, l’Etat avait débloqué 1 200 millions de francs d’aides directes en faveur de la forêt française. Alors que la situation est loin d’être normalisée, on peut s’interroger sur la nécessité d’ouvrir si largement les portes d’un organisme national aux industriels du bois scandinave... et sur la capacité d’adaptation des propriétaires forestiers et des scieurs de l’hexagone face à des concurrents aussi puissants et astucieux.

Si l’AOC représente la seule alternative contre les multinationales du bois, le combat sera difficile !

Christophe Faure

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