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Maisons & Bois International
N°59 (Juin-Juillet 2004)
De l’audace ! Au-delà de ses capacités techniques, il est une qualité que nous aimons tout particulièrement évoquer à propos de la maison en bois. Il s’agit de la liberté architecturale. Avec le bois, la plus petite des réalisations permet à chacun d’exprimer sa créativité et de choisir son cadre de vie. Sans ostentation, ni volonté d’afficher sa puissance, pour le seul plaisir d’égayer leur habitat, les savoyards façonnent leurs balustrades de balcons en motifs surprenants. Le premier concours de "La plus belle paline" est l’occasion de montrer toute la richesse de cet art populaire, qui se perpétue, sans faiblir, depuis des siècles. Est ce que l’audace d’un geste architectural fort doit se cantonner à de prestigieuses réalisations de bâtiments publics ou peut t’elle trouver sa place dans une simple maison individuelle ? Une question qui mérite d’être posée avec ce reportage sur les Iles de la Madeleine, au Québec. Car, combien de municipalités françaises auraient accordé un permis de construire à ce projet de deux maisons bleu-violet transpercées et reliées par une étonnante passerelle ? Sans dénaturer les lieux et tout en restant parfaitement fonctionnelle, la poésie de cette architecture interpelle le passant avec humour. Aussi agréablement que pourraient le faire nombre de grands projets qui font tant la fierté de nos élus... Une piscine dans le salon, une maison conçue autour de quatre arbres remarquables, le prolongement naturel d’un atelier de luthier, un studio de création artistique modulable, un îlot de sérénité en ville... Autant de réalisations audacieuses, non pas par leur ampleur, mais par leur volonté d’apporter la bonne réponse à leurs propriétaires. Christophe Faure
Au Québec, un chapelet d’îles s’étire dans le golfe du Saint-Laurent. L’une d’elles abrite désormais une maison étonnante. Ancienne école d’un village voisin, transportée, transformée en grange, elle devient aujourd’hui maison de vacances, dotée de deux bâtis reliés par une passerelle de bois intrigante.
Photos : Philippe Saharoff
Texte : Nathalie Roy
Avec son esprit nomade, sa sensibilité exacerbée et son goût de la perfection, le propriétaire, luthier de profession, a trouvé en la personne de Philippe Durnerin, l’architecte apte à répondre avec finesse, subtilité et talent à ses exigences architecturales.
Photos : Fred Chantossel
Texte : Isabelle Bronner
Sur les hauteurs de la plage danoise de Vejby se cache la très discrète "boîte à artistes" dessinée par l’architecte Henning Larsen. Un éloge à la simplicité. Un dépouillement et une modularité qui permettent à tous ceux qui se succèdent dans ce lieu privilégié, d’exprimer leur créativité en toute quiétude.
Photos : Mads Mogensen
Adaptation : Flore Blanchy
Telle une perle dans l’écrin du bassin d’Arcachon, la maison au nom le plus haut se dresse dans sa blancheur, fière de son tempérament exotique, et captivante dans son concept qui lui assure d’avoir les pieds et les yeux toujours dans le bleu.
Photos : Marc De Tienda
Texte : Stefano Rossini
Prix, surface, isolation, matériaux... Cette maison réalisée par Specific Home en Loire Atlantique puise ses influences dans l’architecture landaise et dans le style américain. Une réalisation de plus de 160 m2 où le bois a permis de gagner en surface.
Photos : Patrick Eoche
Texte : V.G.
La peau est le terme utilisé par les professionnels pour désigner le bardage d’une construction, on l’appelle également vêture. Les matériaux utilisés pour habiller les murs extérieurs d’une maison sont d’une grande variété : bois, terre cuite, ardoise, PVC et bien d’autres matériaux encore. La souplesse et la richesse des bardages concoure à l’expression des façades. Le type de pose et la mixité des matériaux offrent à l’architecture de nos maisons des combinaisons subtiles et élégantes.
L’art du travail du bois ne se limite pas à la recherche d’ouvrages robustes et de grande longévité. L’art tout court y a sa place qui se manifeste dans un décor sculpté, gravé, découpé, marquant façades, pignons, balustrades et ouvertures. Art populaire certes, non signé, mais qui masque, sous l’anonymat de ses auteurs, de véritables chefs d’oeuvre. Décor fonctionnel quand il s’agit d’orifices d’aérations qui ponctuent les pignons pour assurer une bonne ventilation du foin. Décor protecteur où interviennent des symboles et des figures reconnues pour écarter le mal. Information quand des croix encadrent les chiffres de la date de construction ou de rénovation. Mais aussi, décor purement esthétique qui procède de la seule volonté d’embellir l’édifice.
Arabesques Le lieu par excellence du décor du chalet savoyard est, incontestablement, la balustrade qui limite balcons et galeries courant le long des façades. Distribuant les chambres ou donnant accès aux greniers, ces éléments de construction prennent ici le nom de "loges". Si, ailleurs, le balustre se limite au chantournement de pièces carrées, ici, c’est un art complexe de découpage de planches de sapin appelées palines. A partir d’un gabarit de bois ou de tôle, chaque propriétaire exprime son savoir-faire et son originalité. Du simple motif galbé jusqu’aux entrelacs de figures géométriques les plus complexes, ce sont de surprenantes arabesques qui courent le long des galeries. Dans la plupart des cas, cette ornementation se prolonge par un festonnage au niveau du plancher. Si beaucoup restent en bois brut, certains sont peints de couleurs vives qui tranchent avec le fond sombre des parois. Vert, rouge, blanc reviennent le plus fréquemment, utilisés aussi pour les volets. La démarche, aussi exubérante soit elle, n’apparaît pas ostentatoire. Il s’agit de faire gai, de donner sa touche personnelle, pas de faire riche ou d’affirmer sa puissance. Une modestie de bon ton qui donne toute sa valeur au chalet savoyard.
Bonne humeur Sous la houlette de "Angel des Montagnes", créateur d’articles de décoration pour la maison, c’est dans la bonne humeur et lors de débats passionnés que le jury a déterminé les cinq gagnants du concours, le 19 mars 2004 aux Carroz d’Araches. Avec trente-huit réalisations en lice, si la tradition et l’authenticité l’ont emporté (finesse et richesse du travail de découpe, caractère régional), les critères de modernité et d’intégration (pureté des lignes) étaient présents et sans cesse rappelés par un jury composé tout à la fois d’antiquaire, d’architecte, sculpteur sur bois, d’hôteliers, de décorateurs et de journalistes, présidé par Angélique Buisson, la dynamique et créative dirigeante de "Angel des Montagnes". Son entreprise fera rééditer la paline gagnante par Palibois, l’une des rares entreprises spécialisées dans ce genre d’ouvrages.
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