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Maisons & Bois International
N°64 (Avril - Mai 2005)

AUTOUR DU MONDE...

 ?Bonjour, je suis actuellement toujours en course après beaucoup d ?avaries, et mon arrivée est prévue vers la deuxième semaine de mars aux Sables d ?Olonne. Je tenais à vous écrire ces quelques mots. En effet, je suis un fidèle lecteur de votre magazine depuis longtemps et passionné de maisons en bois. J ?y ai trouvé beaucoup d ?inspiration pour la maison que je construis depuis 5 ans. Elle n ?est pas encore finie. Pour moi, travailler le bois est indispensable afin de me ressourcer et d ?évacuer le stress des difficultés de la course. Mon départ des Sables, au mois de novembre, s ?est effectué avec une préparation tardive et, dans cette précipitation, je n ?ai pu embarquer que quelques livres, musiques et autres. La veille du départ, j ?ai réussi à penser à prendre 4 ou 5 magazines Maisons & Bois. Depuis bientôt quatre mois, ma seule distraction, dans cette course difficile, c ?est votre magazine. Alors je voulais vous remercier pour votre travail à la fois technique, visuel et engagé. Merci de me faire rêver à travers ces belles constructions. À bientôt. Raphaël ?.

Le jour où nous avons reçu ce mail, Raphaël Dinelli, en course dans le Vendée Globe Challenge sur le voilier Akenas Vérandas, n ?avait pas franchi l ?Equateur. Passé l ?effet de surprise, un constat s ?impose : faire le tour du monde en solitaire avec notre magazine pour seule lecture, si ce n ?est pas l ?enfer, cela y ressemble ! Quatre mois à ne lire que Maisons & Bois... Un record d ?un nouveau genre, détenu haut la main par notre navigateur, certainement pas près d ?être battu ! Sourire !

Avant le coup de gueule du moment : Est ce encore bien utile de former des architectes si on ne leur permet pas de travailler ? Cette réflexion ne concerne pas précisément le bois, mais la maison individuelle et le bâti en général. Car, de plus en plus d ??autorités compétentes ? s ?arrogent le droit de définir ce qui est bien et ce qui ne l ?est pas. Et leurs références sont malheureusement bien trop souvent sommaires et lapidaires. Elles se résument à : ?Il faut faire comme avant ! Reprendre les mêmes pentes de toit, les mêmes écritures de façade, les mêmes couleurs de parement...?. Avec de telles logiques, l ?architecte se cantonnera bientôt à l ?usage du photocopieur ! Et l ?on reproduira à l ?infini des pastiches d ?habitat rural, en fausse pierre et décor plastique. Disneyland nous gagne ! Reprenons les propos récents de notre Premier Ministre, J.P. Raffarin : ?L ?architecture, au fond, c ?est comment les femmes et les hommes s ?organisent pour vivre ensemble ?. De fait, la création architecturale doit pouvoir s ?exprimer et répondre de façon contemporaine à nos attentes. Elle fera, elle aussi, à n ?en point douter, l ?admiration des générations futures. Le Corbusier et bien d ?autres grands noms de l ?architecture nous le rappellent. Et la tarte à la crème de ?l ?intégration paysagère ?, un concept aussi flou qu ?équivoque, mais qui sert de paravent aux discours les plus passéistes ne sera qu ?un mauvais souvenir !

Christophe Faure

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