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Guide pratique de la maison positive
N°19
La crise ! Quelle crise ?
Dans une récente interview, Marc Giget, fondateur de l’Institut Européen de Stratégies Créatives et d’Innovations, répondait à la question de savoir si l’innovation permettait de sortir des crises : « Oui, à condition de se recentrer sur les fondamentaux : se loger, se nourrir, se déplacer, etc. Et de le proposer à un prix beaucoup plus bas et de façon plus efficace. Innover, c’est intégrer le meilleur des connaissances du moment pour faire progresser la condition humaine. » Ces propos prennent une résonance particulière dans nos colonnes. Car, les innovations destinées à améliorer nos logements pour y vivre de façon plus confortable et moins onéreuse n’ont jamais été aussi présentes. Au fil de ces pages, nous avons réuni des maisons qui affichent des performances thermiques remarquables sous les architectures les plus variées. La diversité est de mise tant au niveau des formes que des techniques utilisées pour atteindre des coûts d’énergies comparables aux sommes dépensées avec son téléphone portable tous les mois.
Surcoûts
Mais, pour quels investissements supplémentaires ? Et avec quelles perspectives de rentabilisation ? Avant l’entrée en vigueur de la RT 2012, plusieurs milliers de simulations ont été réalisées par des bureaux d’études à partir de bâtiments déjà construits. Les surcoûts pour répondre aux nouvelles exigences thermiques sont estimés entre 7 et 10 %. Néanmoins, quelle que soit la solution retenue pour le générateur de chaleur (granulé de bois, pompe à chaleur, gaz, électricité…), les investissements sont toujours rentables sur 20 ans.
Deuxième génération
D’autant que ces chiffres portent déjà sur la première génération de bâti performant.Grâce à l’analyse des constructions labellisées BBC ces dernières années, on peut mieux appréhender les difficultés techniques et les comportements réels des constructions et de leurs habitants pour affiner les solutions à mettre en oeuvre et les points sensibles à surveiller.La deuxième génération, qui va répondre précisément aux exigences de la RT 2012, affichera des performances bien meilleures, avec un matériel bien plus fiable.
Autonomie
Déjà, la troisième génération de bâti se profile à l’horizon, car en 2020, toute construction neuve devra présenter un bilan énergétique positif. Parmi les dispositifs innovants qui trouveront leur place, il faudra compter avec la micro-cogénération : une petite chaudière capable de produire eau chaude, chauffage et… électricité, en récupérant presque toutes les calories d’une combustion. L’autonomie énergétique est à portée de main.
Le vélo
De plus, la maison positive intègrera un concept complet où habitat et transport sont liés. Car, le surplus d’énergie produit par le bâti peut fournir les ressources nécessaires aux déplacements. Le vélo à assistance électrique (VAE) est promis à un large succès, grâce à sa recharge par des panneaux photovoltaïques domestiques. Les collectivités locales installent des parcs à vélo couverts de panneaux solaires, destinés à fournir gracieusement l’énergie aux VAE. Les entreprises vont suivre dans la même logique pour réduire les embouteillages et faciliter les déplacements urbains avec un mode de transport propre, sain et économe.
Sortie de crise
Si innover, non pas pour ajouter un gadget supplémentaire, mais pour répondre aux besoins fondamentaux de se loger et de se déplacer de façon plus efficace et économique est l’indicateur d’une sortie de crise prochaine, alors les prémices sont bien visibles, avec en filigrane la belle idée d’améliorer la condition humaine. Car, l’impact de la situation économique apparaît dans une récente étude d’Info-Énergie. Elle révèle que 42 % des ménages français ont freiné leur consommation de chauffage l’hiver dernier pour éviter les factures trop élevées. Parmi ces ménages, 49 % avaient plus de 65 ans…
Christophe Faure
Habitat Solaire, Habitat d’Aujourd’hui
Observ’ER, l’Observatoire des énergies renouvelables a décerné les prix du 13e concours Habitat Solaire Habitat d’Aujourd’hui dont le but est de promouvoir l’architecture bioclimatique et solaire auprès des acteurs de la construction et du grand public. Voici les quatre vainqueurs ex-æquo dans la catégorie Maison Individuelle. Trois sont en bois.
Habitat bois, bioclimatisme et basse consommation !
Lauréate du Trophée d’or EDF Bleu Ciel en région PACA et Languedoc Roussillon, dans la catégorie « Ma Maison idéale », et prix spécial du jury dans la catégorie « Coup de coeur », cette maison est le fruit d’une collaboration entre le constructeur Maisons Castelas et l’architecte Samuel Fricaud à l’origine du concept des maisons « Donabay ». Cette réalisation se veut un modèle en matière d’innovation et d’art de vivre, et démontre que l’on peut marier préoccupations énergétiques et architecture !
Photos : Gabrielle Voinot
La performance tranquille !
En 2009, nous présentions dans ces pages la première maison basse consommation dans le Maconnais. Depuis, Val de Saône Bâtiment a réalisé une quinzaine de constructions labellisées BBC-Effinergie dans une logique architecturale classique et de bon goût.
Expérience : Des maisons à la verticale !
La démarche est étonnante. Il ne s’agit plus d’acheter une parcelle de terrain dans un lotissement, mais sur un plateau libre, dans une structure de plusieurs niveaux. Un modèle d’habitat participatif innovant !
Micro-cogénération : Chauffage, eau chaude et électricité en une seule chaudière !
Les outils pour l’autonomie énergétique s’affinent à grands pas. En octobre dernier, la première unité de micro-cogénération à gaz pour la maison individuelle était présentée en France. Déjà en service dans une quinzaine de pays européens à plusieurs milliers d’exemplaires, la Whispergen de Cognetec doit permettre plus de 30 % d’économie d’énergie et garantir une quasi-autonomie. Si la micro-cogénération au granulé de bois avec Okofen était déjà commercialisée dans l’hexagone, d’autres solutions devraient voir le jour très prochainement.
Le triple vitrage en débat !
Au coeur de la RT 2012, la conception bioclimatique valorise les apports solaires directs et l’éclairage naturel. Elle établit la surface minimale de parois vitrées à 1/6 de la surface habitable (soit 17 %). Mais, en double ou en triple vitrage ? Un dilemme qui se résume au choix entre les apports solaires ou l’isolation thermique ?
Lexique
Le lexique « positif »
Les définitions de ces mots et expressions que l’on rencontre et entend partout !
Les aspects économiques de la RT 2012
Réflexions sur un projet d’entrée de gamme
Par Philippe Lefèvre, Thermicien Conseil
Comment installer une VMC performante en rénovation ?
Le problème peut se résumer ainsi : Même si on améliore l’isolation thermique et le système de chauffage d’un logement, la ventilation sera toujours nécessaire. Et, à raison d’un volume d’air de chaque pièce renouvelé d’une demie à deux fois par heure, la quantité de calories extraites en même temps que l’air usagé est énorme. Le renouvellement de l’air peut représenter jusqu’à 70 % de la consommation de chauffage, et rarement moins de 20 %.
Le puit de lumière
Cette vieille maison de maître enclavée entre voisinage et ruelle, était en pleine restructuration. Au coeur du village, la propriétaire voulait un esprit loft, avec de grands espaces ouverts sur trois niveaux autour d’un escalier central et une mezzanine aménagée en bureau. Le fil conducteur du réaménagement était la lumière qui nécessitait la démolition de cloisons et la mise en place de ces puits pour éclairer le bureau.
Photos : Patrick Eoche
1,5 € par jour !
Inaugurée le 22 juin dernier, cette maison fut la première demeure RT 2012 de la région nantaise, fruit d’une collaboration entre un constructeur, un fournisseur d’énergie et un chauffagiste.
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