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Guide pratique de la maison positive
N°13
Tout augmente… vite !
Selon le ministère de lʼÉcologie, lʼaugmentation des dépenses dʼénergie pour le logement a été de 12,1% en 2010. Une envolée due à la conjonction dʼune hausse du prix des énergies fossiles (gaz et fioul) et dʼune météo rigoureuse. Si les conditions climatiques sʼaméliorent en ce début 2011, il nʼen va pas de même pour le prix du baril de pétrole que le bruit des canons pousse vers les sommets. À ce rythme, le coût de lʼénergie dans lʼhabitat devient une réelle source de préoccupation et, à terme, de précarité, car rien ne laisse à penser que les courbes sʼinfléchiront un jour.
Il convient donc dʼadopter des stratégies volontaristes pour sʼémanciper de cette charge. Dans le neuf, la norme obligatoire de moins de 50 kWh/ep/m2/an nʼentrera en vigueur quʼau 1er janvier 2013. Mais sa forme labellisée, le BBC Effinergie, connaît un succès sans précédent. De 20 820 demandes en 2009, le chiffre a doublé pour atteindre 54 889 en 2010. Avec un tel niveau de qualité du bâti, la consommation devrait se limiter à quelques dizaines dʼeuros par mois. Pourtant, parmi les normes techniques à respecter, on dénote quelques situations ubuesques. Ainsi, il est très difficile dʼobtenir une labellisation dans un logement chauffé par un poêle à bois si sa surface est supérieure à 110 m2. De même, les panneaux photovoltaïques, dont la production est revendue en totalité à EDF, font baisser la consommation dʼénergie de la maison sans pour autant être utilisés dans le domicile.
Pour le bâti ancien, la publication obligatoire du Diagnostic de Performance Énergétique pour toute transaction et location depuis le 1er janvier va mériter quelques réglages. Car les associations de consommateurs relèvent de flagrants manques de professionnalisme dans les contrôles. Néanmoins, après les calages initiaux, notre enquête montre que le DPE sera appelé à devenir un indicateur très précieux sur le marché de lʼimmobilier. Il conditionne déjà lʼobtention du nouveau prêt à taux zéro (PTZ +) pour les primo-accédants. Un exemple relevé dans la presse : « Pour lʼachat dʼun logement ancien à Montpellier dʼun montant de 200 000 € par une famille de 4 personnes justifiant de revenus annuels de 36 000 € et disposant dʼun apport personnel de 30 000 €, le montant du PTZ + va être de 37 200 € si le DPE est en classe C, et de 9 300 € si le DPE est en classe G ». 28 000 euros supplémentaires à emprunter à des taux bancaires classiques, et une consommation dʼénergie plus élevée : les quelques lettres dʼécart font une sacrée différence ! Modifications des normes techniques, des aides financières et des crédits dʼimpôts attribués à telle ou telle solution, calculs thermiques et pondérations difficilement compréhensibles. À tous les niveaux, lʼempilage réglementaire rend les choix complexes. Le moratoire sur le photovoltaïque en fournit un bel exemple que nous tentons dʼéclairer dans ces pages.
Sur la route dʼun bâti économe, autonomie énergétique totale et joint de fenêtre se rejoignent. Si toute maison sera positive en énergie avec la RT 2020, lʼoption maison + voiture électrique montre une voie très intéressante, à lʼétat de projet en France, mais de prototypes en test dans dʼautres pays. Enfin, parce quʼune fuite thermique agit 24 H sur 24, pour toute la vie, chacun peut poser les rustines qui y mettront un terme définitif. Investir quelques euros et quelques heures de bricolage malin dans lʼisolation sera, à nʼen pas douter, le meilleur placement financier de lʼannée 2011 !
Christophe Faure
S’affranchir totalement des prix des énergies pour vivre confortablement chez soi et se déplacer grâce à sa propre production est une idée séduisante qui avance à grande vitesse. La première maison zéro énergie-zéro CO2 française est en chantier, d’autres sont déjà en phase expérimentale à travers le monde.
Livrée en juin 2009, la rénovation de cette maison de ville était un chantiertest pour les Architecteurs, le groupement des architectes-constructeurs. Elle s’inscrivait dans la perspective du Grenelle de l’Environnement de 2007, l’engagement gouvernemental de « diviser par un facteur 4 les émissions nationales de gaz à effet de serre d’ici 2050 ».
Nous ne sommes pas tous égaux devant la météo ! Pour autant, s’il est bien plus économique de se chauffer au Sud qu’au Nord, les performances exigées par les réglementations thermiques pour obtenir le label BBC sont plus restrictives et pondèrent cet avantage. Par contre, le problème du confort d’été se pose avec plus d’acuité, car la conception du bâti doit aussi savoir limiter la consommation d’énergie pour le rafraîchissement.
Elles sont 10 maisons et se distinguent toutes par une volonté de construire mieux : équipements, matériaux, systèmes constructifs, architecture réfléchie, isolation thermique, chauffage, énergies renouvelables, matières locales. Cette sélection montre la voie à suivre quand on parle de performance du bâti et de l’habitat de demain.
L’affichage du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) est obligatoire dans les annonces immobilières depuis le 1er janvier 2011 pour tous les logements à la vente et à la location, à l’exception des monuments historiques classés, des logements utilisés moins de quatre mois par an, et des Dom-Tom.
On l’a dit et répété, dans une maison, 30 % des pertes de chaleur se font par le toit. L’air chaud monte. Par conséquent si votre toiture ou vos combles sont mal isolés, vous perdez de grosses quantités de chaleur et donc de l’argent. Pour améliorer votre confort, éviter le gaspillage de chauffage et faire baisser vos factures, isoler cette partie de la maison est LE poste à soigner. Qui plus est lorsque l’on compte aménager « les toits ». Suivons étape par étape un chantier d’isolation avec des panneaux de cellulose.
Ce fut le vendredi 10 décembre 2010. Un décret publié au Journal Officiel suspendait pour trois mois l’obligation d’achat de l’électricité produite par panneaux photovoltaïques. Pour les entreprises du secteur, tous les projets en cours furent stoppés nets, dans l’attente de nouvelles règles et tarifs de rachat. Une procédure exceptionnelle.
Oui, la chaleur s’échappe ! Ce sont tous les jours des millions de calories et d’euros qui se dispersent dans la nature par des trous dans les murs de nos logements. Ces pertes ont trois particularités : elles sont invisibles, elles ont des origines multiples et elles se produisent 24 heures sur 24 « ad vitam aeternam », pour toute la durée de la vie de la construction dès que la température extérieure est plus froide que l’intérieur.
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