Les archives de Maisons & Bois

Guide pratique de la maison positive
N°06 

The ZED Factory est un cabinet d’architectes anglais qui s’est spécialisé dans la conception de bâtiments Zéro Carbone (ZED : Zéro fossile Energy Development). Marine Leflaive, architecte et membre de cette équipe, déclarait récemment (La Marne Agricole) : « Pour une maison, la consommation d’énergie peut être réduite de 80%. Grâce à des masses thermiques, la température à l’intérieur peut atteindre les 30° sans radiateurs. La ventilation est naturelle et à récupération de chaleur. Une maison de 100 m2 coûte 220 000 euros, huit sont en service. Nous pouvons réduire de 90% les dépenses de chauffage, de 60% les consommations d’eau, de 50% l’électricité. L’eau, le vent, la biomasse sont disponibles  : nous voulons arriver à zéro carbone à partir de ces composants ». Le premier prototype, baptisé RuralZed, vient d’arriver à Grand-Synthe, dans le Pas-de-Calais. Nous vous invitons à le découvrir dans ces pages. Il offre de multiples innovations très surprenantes, notamment de gros « Wind Cowl » sur le toit, des hourdis de terre cuite incurvés et des lambris de ciment. Au total, 21 tonnes de masse thermique intégrés dans une structure bois. Architectes, les membres de ZED Factory ont élargi progressivement leurs activités à la conception et la fabrication des éléments techniques de leurs projets, puis à la fabrication de kits complets de maisons. Ce développement n’est pas anodin, car il pose une question : Est ce que la performance thermique et écologique d’une construction doit passer par une maîtrise de toute la chaîne de production, depuis le plan jusqu’à la livraison ?

« Conception-réalisation »

L’exemple de Villavenir apporte aussi sa part de réponse à cette interrogation. Sous l’égide de la Fédération Nord-Pas-de-Calais du Bâtiment, un programme expérimental de six logements à basse consommation d’énergie est en construction. L’enjeu était d’associer les différents métiers traditionnels aux impératifs des énergies renouvelables et de l’isolation renforcée. Afin de compliquer les choses, deux maisons sont en bois, deux en béton et deux en acier. Pour Patrick Leblanc, le responsable du projet, la performance thermique ne peut pas s’atteindre par une simple superposition de techniques. Il faut un travail commun, selon la méthode « conception-réalisation  » en vigueur pour les grandes infrastructures. Des équipes architecte-entreprises ont été créées très en amont, pour décloisonner les métiers et conduire tout le monde vers un objectif commun. Livré en septembre 2009, les consommations d’énergie de ce programme seront ensuite suivies durant trois ans, pour mesurer les performances et le vieillissement des bâtis.

Le prix de la pollution !

L’Espagne est le très mauvais élève du protocole de Kyoto. Depuis 1990, ces émissions de CO2 qui ne devaient progresser que de 15% au maximum ont augmenté de 52,3%. C’est le premier pays industrialisé à recourir à l’achat de « droits à polluer ». Le premier rachat de 6 millions de tonnes de CO2 à la Hongrie n’est qu’une modeste partie des 159 millions nécessaires pour compenser les excès dus à la consommation et les transports. Montant estimé : entre 3,5 et 5,3 milliards d’euros. Auquel vont s’ajouter les 130 millions de tonnes de C02 à acheter par les entreprises hispaniques !

Électricité verte

Selon un sondage du Commissariat Général au Développement Durable, « Les Français (près de 70%) plébiscitent la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables. (…) Dans toutes les catégories de la population sans aucune exception, le choix de l’électricité verte prévaut sans ambiguïté. Il recueille de 54% des avis (taux le plus bas chez les plus de 70 ans) à 83% (chez les jeunes). Cette évolution a un coût globalement accepté par la population (59%) qui se dit prête à accepter une augmentation de sa facture d’électricité si elle a l’assurance que toute l’électricité consommée est produite à partir d’énergies renouvelables ». De quoi conforter, s’il en était encore besoin, les professionnels des Energies Renouvelables qui se retrouvaient au Salon ENR à Lyon, début mars. Ces industriels très dynamiques augmentent sans cesse le niveau de performances et de fiabilité de leurs produits, qu’il s’agisse de pompes à chaleur, de chaudières à bois, d’éolien, de chauffe-eau solaire ou de photovoltaïque. Les conditions semblent presque toutes réunies pour que ces sources d’énergie soient intégrées dans tous les logements, neufs et anciens. Presque, car il manque encore un élément d’importance : une baisse significative des prix pour le consommateur !

Christophe Faure

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